ll s’agissait d’intégrer trois réalités différentes : la fête de la Vierge Marie, le 150e anniversaire de la fondation des deux congrégations et la béatification des 19 martyrs d’Algérie. Le lien entre ces trois événements est le  Fondateur, le Cardinal Charles Lavigerie, archevêque d’Alger. 

Lavigerie disait souvent qu’il avait une grande dévotion à Marie à qui il avait consacré toute sa vie : Marie n’a pas engendré Jésus seulement lors de l‘incarnation, mais c’est elle qui, tous les jours, l’enfante dans l’âme des fidèles.

Une grande vérité dont l’importance est visible pour les missionnaires chargés de faire naitre le Sauveur dans les âmes. Qu’ils/ qu’elles  s’adressent à Marie et cette Bonne Mère va engendrer Jésus en eux et par eux. 

150 ans : que voulait Lavigerie en fondant ses deux instituts ?

Soyez des apôtres, ne soyez que cela, ou du moins, ne soyez rien que dans ce but-là. Avec tout ce que cela comporte ! 

Des apôtres, des hommes et des femmes au cœur brùlant d’un amour fort et ardent pour Jésus Christ et totalement livrés à lui pour annoncer la Bonne nouvelle. 

Des apôtres  ne reculant devant aucune peine, pas même devant la mort, pour étendre parmi les peuples africains le Règne de Dieu.

‘Ce qu’il me faut c’est des missionnaires animés de l’esprit apostolique, de courage, de foi, d’abnégation… Je veux des saints !Donnez-moi des saints, j’en ferai des martyrs !‘ 

Comment ne pas penser aux martyrs d’Algérie? 

Lavigerie comme Archevêque d’Alger était convaincu que Dieu ouvre à tous ses bras de père; aucun être humain n’est exclu dans ce monde ! On se rappelle son souci de faire quelque chose pour les orphelins, quelle que soit leur tradition religieuse.

Comme il l’a répété souvent, son voyage en Syrie lui avait fait découvrir la civilisation arabo-musulmane…cela l’a marqué profondément, c’était son chemin de Damas.

On sait aussi par ses écrits et consignes à ses missionnaires comment Lavigerie était respectueux des façons de vivre et de faire des autres. Il a été précurseur de Pierre Claverie qui affirmait : «le temps du dialogue n’a pas encore commencé, car avant le temps du dialogue il faut le temps de l’amitié, du respect de l’autre, l’humilité qui fait reconnaître qu’on ne possède pas complètement la vérité…»

Les Evêques d’Algérie s’expriment : ces dix-neuf victimes pourraient paraitre bien peu en comparaison des 200 000 victimes algériennes, dont plus d’une centaine d’imams. Le sang de tous les martyrs est mêlé, et nous prenons dans notre action de grâce tous ceux et celles dans le pays qui ont donné leur vie en fidélité à leur foi, leur conscience, et à  leur pays…

Nos frères et nos sœurs béatifiés ne sont pas des héros.  Ils étaient simplement membres d’une petite Eglise catholique en Algérie qui a tiré les conséquences de son choix d’être pleinement de ce pays, témoins d’une fraternité sans frontière … quand on aime quelqu’un on ne l’abandonne pas au moment de l’épreuve ! 

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Cette béatification est pour nous un immense cadeau de la grâce du Seigneur  pour notre 150^e anniversaire ! 

Oui, soyons dans l’action de grâce avec Marie, la première en chemin, avec tous nos frères et sœurs Missionnaires d’Afrique, avec l’Eglise en Algérie, avec tous les peuples africains…

Et pendant cette journée d’action de grâce rappelons-nous la recommandation de notre Fondateur, celle, comme il le disait, sans laquelle tout le reste serait inutile: restez unis de cœur et de pensée. Ayez fortement, dans le sens chrétien et apostolique de ce mot, l’esprit de corps en toute circonstance.