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Jean-Pierre Sauge. 60 ans de longue fidélité

Veyras, au dessus de Sierre, 11 juillet. Avec gratitude, la communauté a marqué le Jubilé des 60 ans de serment de Jean-Pierre Sauge. Petit écho de ce moment fort. 45 ans de Mission en terre d'Afrique, de quoi exprimer sa reconnaissance.

Délicatesse et respect du choix de vie

Message de Raphaël Deillon, délégué provincial                                                   

Le psaume 115 nous dit :« Ils ont des oreilles et n’entendent pas, des yeux et ne voient pas… » Il n’y a pas que toi qui entends mal, il y a nous qui voyons mal.

On a failli oublier ton jubilé… Et pourtant le 11 juillet est aussi la date de mon serment en 1970.

Tu es le 1er Père Blanc avec qui je me suis entretenu pour affermir ma vocation de missionnaire reçue sous le ciel du Sahara lors de mon stage dans une communauté de confrères. Je ne les connaissais pas alors que tu étais Père Blanc de passage dans mon village. 

Quand tu as su que je voulais rentrer dans la communauté, tu es venu plusieurs fois me rendre visite au Grand Séminaire d’Annecy pour me convaincre avec la force de ta foi, semblant reprendre les mots de Marie-Madeleine à la Résurrection : « J’ai vu le Seigneur ».

J’ai apprécié ta délicatesse dans le respect de ma liberté de choisir ce que tu disais être la meilleure voie pour moi. J’y ai vu un signe du Ciel quand tu m’as dit que tu étais de mon propre village. « Ils ont des yeux et ne voient pas… ».

Autre signe de notre ‘esprit de corps’, comme dit le Cardinal Lavigerie, le premier texte de la messe d’aujourd’hui est aussi celui du prophète Amos que j’avais choisi le 11 juillet 1970 : « Tu m’as tiré de derrière les vaches… »

Comme moi, tu es fils de paysan et j’ai gardé les vaches avec ton père.

Ce sont peut-être ces origines qui t’ont gardé simple jusque dans les nombreuses responsabilités que tu as exercées en Zambie. J’avoue que, chaque fois qu’on prononce ton nom, on a un commentaire élogieux sur toi : simplicité, générosité, efficacité, tact, excellent discernement.

Tu es de chez moi, tu as su discerner ma vocation de missionnaire et tu m’as laissé libre quand j’ai choisi Gap pour noviciat au lieu de Dorking. Je ne savais pas assez l’anglais à l’époque. Tu m’as guidé au long de ma vie avec la sagesse de l’Ancien que tu gardes encore aujourd’hui en supportant dans la foi les souffrances que te fait endurer ta surdité. 

Je terminerais en paraphrasant le titre que le Père Armand Duval a donné aux quatre martyrs Pères Blancs de Tizi-Ouzou : « C’était un longue fidélité ! »

Merci Jean-Pierre pour ta fidélité dans le silence qui s’efforce à comprendre.  Raphaël Deillon.