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Amazonie. Le Synode continue …

Le Synode sur l’Amazonie vient de se terminer. Mais ce n’est pas la fin ! 120 propositions ont été remises au pape François.

On est déjà curieux de savoir ce que notre pape va faire de ces 120 propositions audacieuses ; on peut être sûr que, dans son exhortation post-synodale, le pape ne va pas se contenter de dire, en tout ou en partie, ce que le synode a discuté. Il va en faire sa propre analyse et sa propre interprétation y ajoutant ce que son sens de l’Église et l’Esprit de Dieu lui dicteront.

Le Synode continue. La direction à suivre est claire ; elle s’énonce en quatre directions chères au pape François  :

Fin d’un catholicisme eurocentrique. La transformation que l’Église est en train de vivre est en fait une sortie de ce qu’on peut appeler l’ancien régime, occidental et gréco-latin, vers une Église des Béatitudes, respectueuse de tous les peuples de la terre. Une Église inculturée … grâce à une rencontre neuve avec l’évangile.

Urgence de l’inculturation de la foi chrétienne. Le pape François n’est de loin pas l’inventeur de l’inculturation. Celle-ci est aussi vieille que l’Église qui s’est inculturée d’abord au monde juif, puis au monde grec, puis au monde romain. Inculturation ne veut pas dire d’abord adaptation de la liturgie. Elle est d’abord une affaire de langage. Chaque peuple a sa manière particulière de se dire : coutumes, mentalités, arts, et … langue. De ce point-de-vue, il est étonnant d’apprendre qu’en Amérique du Sud (donc en Amazonie) les messes sont encore en Portugais ou en Espagnol. Pour un missionnaire d’Afrique, il s’agit là d’une anomalie. En Afrique, beaucoup d’échanges se font encore dans les langues locales. Le fondateur des Missionnaires d'Afrique, le Cardinal Charles Lavigerie, était intransigeant à ce sujet.

La voie synodale. Tous les efforts du pape sont orientés vers cette voie. Il s’agit de mettre l’Église en état de Synode permanent. Selon la voie synodale on se parle et on s’écoute les uns les autres : entre personnes, entre hommes et femmes, entre générations, entre communautés, cultures, peuples, Églises …

La nécessité des réformes. Une parole forte du pape dit que nous ne sommes pas dans une époque de changements mais que nous sommes dans un changement d’époques. Nous marchons vers une humanité nouvelle… Nous sommes dans une Église  en mutation que tous sont appelés à bâtir sans nostalgie. D’où l’insistance sur les réformes nécessaires. Sans oublier la nécessité de ministères (nouveaux ou non) pour l’Église d’aujourd’hui et de demain de par le vaste monde.

Bien sûr, le pape parlera aussi du souci des pauvres et du souci de l’écologie en Amazonie. Il s’agit, en effet, de sauver cette terre menacée, ses peuples et ses forêts. Les enjeux sont immenses et mondiaux.

Jean-Pierre Sauge, Veyras